BLUES BLAST nous gratifie d’une magnifique chronique de l’album « Homecoming »…

« Leur puissance ne réside pas dans le volume, le spectacle ou l’arrogance. Elle réside dans la subtilité et la nuance !
Rainey Wetnight (Blues Blast) . »

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BLUES BLAST – Traduction de la chronique de Rainey Wetnight. (Juin 2021) :

« Vous ne pouvez pas espérer balayer quelqu’un d’autre par la force de votre écriture tant que cela ne vous a pas été fait. » – Stephen King, On Writing : A Memoir of the Craft.
Il en va de même pour la musique. Que les musiciens de blues soient connus ou inconnus, ou qu’ils se situent entre les deux, ils ont tous une chose en commun : ils ont été emportés par la vague de sons, d’émotions et de courants subconscients des chansons qu’ils jouent. Ce n’est qu’alors qu’ils peuvent espérer faire la même chose aux autres. Ce n’est qu’alors qu’ils ont gagné le droit de s’appeler des artistes plutôt que des espoirs ou des aspirants. C’est une chose de poursuivre un rêve. C’en est une autre d’avoir un rêve qui vous poursuit, vous obsède, vous engloutit.
Muddy Gurdy, un ensemble français de drone/trance blues ésotériquement puissant, le sait bien. Écouter leur dernier album, Homecoming, revient à boire de la véritable absinthe (qui existe encore). Leur puissance ne réside pas dans le volume, le spectacle ou l’arrogance. Elle réside dans la subtilité et la nuance – deux mots auxquels certains fans sont allergiques. Si vous cherchez du LOUD, allez-y avec Walter Trout. Ce n’est pas son genre de blues. Le blues de Muddy Gurdy est fait pour être à l’écoute, pour éplucher les couches d’instrumentation jusqu’à ce que vous trouviez l’essentiel, ou pour se détendre et laisser l’essentiel vous trouver.

Sur onze numéros – quatre originaux et sept reprises – ils explorent les merveilles du blues traditionnel tout en y ajoutant leurs propres ingrédients exotiques. Prenez les deux premiers morceaux, « Lord Help the Poor and Needy » de Jessie Mae Hemphill et « Chain Gang » de Sam Cooke. Le premier est une interprétation époustouflante d’une chanson qui est aussi pertinente aujourd’hui que lorsqu’elle a été écrite à l’origine. Elle commence par l’intro acapella déchirante de Tia Gouttebel, puis explose en un plaidoyer frénétique, percussif et dur pour la pitié dans une course contre notre inévitable mortalité, « when we all rise together ». La seconde reprend une ballade de prisonniers et la transforme en un hymne angoissant de bar, avec une guitare brillante et des chants de défi. La composition originale la plus intrigante est « Land’s Song », un appel à l’action endiablé et trépignant, d’une poignance inattendue : « Je chante pour toi. Tu m’aides aussi. C’est le pouvoir d’un seul. La malchance et la douleur. Voici la pluie. Notre récolte sera-t-elle sauvée ? » Le solo français au milieu peut être incompréhensible pour le fermier américain moyen, mais le sentiment est clair comme de l’eau de roche – colère et frustration mêlées à la révérence pour la terre. « Strange Fruit » a une intro étrange, mais tout le monde sait (ou devrait savoir) quel est le « fruit ». « Tell Me You Love Me » termine sur une note optimiste et pleine d’espoir, le seul titre dansant de l’album.
Muddy Gurdy est composé de Tia Gouttebel au chant et à la guitare, Giles Chabenat à la vielle à roue et Marc Glomeau aux percussions et au chant. Les invités spéciaux sont Eric et Didier Champion, Maxence Latremoliere, Louis Jacques et Guillaume Vargoz.Le blues de Muddy Gurdy est sauvage, en roue libre, inattendu. N’essayez pas de le comprendre. Laissez-vous plutôt emporter par ce CD envoûtant. Peut-être aurez-vous votre propre Homecoming !