Un mélange de chanson française et de blues venant d’Auvergne.
Ce que Tia Gouttebel et son groupe produisent sur « Homecoming » est à la fois surprenant et rafraîchissant. L’album commence et se termine avec une reprise de l’inégalable Jessie Mae Hemphill, dans laquelle Gouttebel se rapproche de la voix de la chanteuse américaine. Cependant, au lieu de rester proche de l’original sobre, ce classique est dynamisé par une vielle. Sous l’impulsion des percussions et de la guitare électrique, il ne reste presque plus rien de l’atmosphère ringarde que l’on attribue aux instruments folkloriques. « Down In Mississippi » de JB Lenoir voyage au Massif Central avec une cornemuse plaintive. La reprise de « Another Man Done Gone » de Vera Hall est tout aussi audacieuse, dans une ambiance un peu dark et « Strange Fruit » est aussi une chanson très captivante. Mais Muddy Gurdy est le plus convaincant avec ses propres compositions, Gouttebel aurait pu en écrire plus que quatre. « Black Madonna » est un agréable negro-spiritual et « MG’s Boogie » ressemble à un John Lee Hooker rudimentaire, avec l’harmonica et la vielle générant ensemble un son unique, comme si cette combinaison était évidente. Deux titres sortent du lot : le work-song « Land’s Song », qui se transforme petit à petit en un chant français un peu cérémoniel, et « Afro Briolage », un mélange d’afrobeat et de folklore français, extrêmement hypnotique.
Dans ces deux compositions originales, Maxence Latrémolière, joue un rôle de premier plan avec ses chants dit briolages. Des perles, à découvrir. D’ailleurs, laissez-les monter sur scène cet hiver…