Le trio clermontois fait partie des habitués du festival, même s’il s’agit pourtant d’une première pour le batteur Fabrice Bony. Ce dernier est désormais responsable des fûts en lieu et place de Marc Glomeau. À plusieurs reprises, Tia Gouttebel, chanteuse et guitariste de Muddy Gurdy rendra de subtils hommages à ce dernier, en racontant notamment comment le vieilleux Gilles Chabenat et lui s’étaient un jour rendus compte des sérieuses accointances entre bourrée Berrichonne et blues du bayou. L’instrument traditionnel, littéralement dynamité par le Berrichon – on croirait entendre une gratte ou même parfois un violoncelle – capte effectivement l’attention des néophytes. Mais les regards se posent le plus souvent sur Tia Gouttebel, dont la présence, la voix et le jeu de guitare illuminent le set. Elle rend hommage aux maitres ; BB King et Clapton avec “Help the poor”, R.L Burnside avec son standard “Skinny Man” – féminisée pour l’occasion – ou même le soulman Sam Cook, avec une version rugueuse de son “Chain gang”. Leurs propres compos, enregistrées dans des endroits insolites – cratère de volcan, bar louisianais ou bateau dans un bayou – font jeu égal, tant elles respirent une réelle authenticité.